Dans cette rubrique, j'ai lu pour vous un article de presse qui a retenu mon attention et que je souhaite partager avec vous. Un espace d’échange est mis en ligne pour discuter directement avec moi de l’article qui m'a intéressé.

Aujourd’hui j'ai lu pour vous :

« LES CHU. S’ENFONCENT DANS LE ROUGE »

Tel est le titre d’un article du panorama du médecin (supplément hôpital n° 5103 du 19 mai 2008). Seuls deux CHU, ceux de LIMOGES et de POITIERS auraient des comptes en équilibre !

Que dire de cette faillite annoncée sans les apports complémentaires des Caisses de Sécurité Sociale qui ne peuvent pourtant dépenser des sommes qu’elles n’ont pas !... Le déficit des 31 CHR (dont 29 CHU) serait passé de 24 millions d’euros en 2005 à 367 millions d’euros en 2007. Les plans d’investissement de ces mastodontes hospitaliers sont à la baisse mais pour l’heure on ne parle pas de cure d’amaigrissement. Au lieu de s’interroger sur le niveau de leurs dépenses, les responsables de ces CHU considèrent que c’est le financement à la tarification qui est mal adapté à leur situation. Pourtant c’est la conférence de leurs directeurs généraux qui demandaient la T2A dès le début des années 2000 et c’est encore les CHU qui émargent plus que proportionnellement à leur poids dans les crédits MIGAC et c’est pour eux que furent créées les fameuses missions d’enseignement et de recherche.

Les dépenses administratives des CHU sont bien au-delà des 3% des frais administratifs de toutes les grandes sociétés ; elles représentent entre 8 et 12% si on compte les secrétariats médicaux. Or plus on demande de remplir des dossiers à des médecins, plus ceux-ci exigent des secrétaires, etc, etc….. L’administration hospitalière est bien trop développée remettant en question la taille de ces structures. Plus un ensemble est important, plus il lui faut des leviers administratifs intermédiaires et plus les contrôles sont tatillons et surtout redondants. Mais là où les économies pourraient être considérables, c’est sur la suppression des multiples réunions de commissions et autres comités qui officiellement sont au nombre d’une vingtaine et officieusement bien plus, tant il semble opportun de satisfaire tout le monde dans ses nombreuses revendications. Le total des heures perdues en réunion dépasse largement les 15% du nombre d’heures théoriquement exigibles des personnels. Sachant que les dépenses de personnel, toutes catégories confondues, représentent 70% des dépenses des CHU, si on réduisait de moitié le nombre de réunions on économiserait 7,5% de 70% soit plus de 5% du montant des dépenses et ainsi l’équilibre serait retrouvé car ces heures économisées seraient rendues à la production et permettraient de supprimer des remplacements.

Pour clore ce chapitre, ne faut-il pas dénoncer les nombreux doublons d’équipements que seuls ceux qui ont vécu dans ces ensembles hospitalo-universitaires peuvent en soupçonner la réalité. Là encore les économies de 1 à 2% permettraient de réinvestir dans la formation des personnels, seul élément permettant d’élever la conscience professionnelle en économisant la lourdeur des procédures des contrôles qui sont de plus en plus transgressées.

On est bien conscient que la dérive des CHU va mettre en péril l’ensemble du service public hospitalier, hélas puisque l’on s’est évertué depuis plus de 30 ans de supprimer les hôpitaux intermédiaires dits de proximité. Jean-Marie CLEMENT