Déjà sous BALLADUR, en 1993 -1994, germait l'idée que le sauvetage des hôpitaux était dans leur capacité à se réunir pour former des assistances publiques, en référence aux hôpitaux de PARIS !. L'idée est à nouveau relancer par le Docteur VALLANCIEN qui, dans son dernier rapport du mois de Juillet 2008, suggère que les C.H.T. (Communautés Hospitalières de Territoire) rassembleraient 6 à 10 établissements regroupant 7000 à 10.000 employés ! ...

Ce système, centralisant sur une administration unique la gestion des différents établissements à l'exemple des C.H.R., n'a semble-t-il pas donner de grands résultats puisque tous les C.H.R.,sauf deux, sont en déficit d'exploitation qui aurait entraîné leur mise en liquidation judiciaire, s'ils ne bénéficiaient pas d'un statut public.

Les solutions de Guy VALLANCIEN sont-elles adaptées aux problèmes soulevés ?

  1. la centralisation apportera-t-elle plus de crédits ?
  2. la centralisation donnera-t-elle plus de médecins ?
  3. la centralisation suscitera-t-elle plus d'adhésion aux efforts ?

1. La mutualisation des moyens devrait permettre de dégager des économies qui pourraient alors venir financer les activités existantes ou de nouvelles activités. Sur le plan théorique cela est vrai, sur le plan pratique que peut-on mutualiser ? Les services administratifs et les services logistiques, ainsi que les activités médico-techniques sont en effet facilement mutualisables selon nous. Les services administratifs des petits établissements sont peu fournis et leur regroupement n'éliminera que quelques postes de directeurs qu'il ne faudrait pas voir recréer dans les services centraux nouvellement constitués. Si la concentration des services administratifs doit aboutir à une organisation bureaucratique, on atteint les objectifs contraires à ceux qui sont poursuivis. Il aurait été plus judicieux de proposer une externalisation des services administratifs et techniques, comme cela se pratique dans toutes les petites et moyennes entreprises, voire les entreprises plus importantes. Peut-être est-ce trop simple à énoncer et surtout peu flatteur pour les différents corporatismes qui ne pensent bien sûr qu'à prospérer.

2. La mutualisation des activités médicales doit aboutir à une meilleure utilisation des médecins et chirurgiens, ressources rares surtout dans les établissements de petite et de moyenne importance. Là encore, il y a loin de la théorie à la réalité. Il est moins que certain, que le regroupement des chirurgiens défaillants, puissent donner des praticiens performants.

3. La centralisation donnera-t-elle un nouvel élan, surtout amènera-t-elle une adhésion des intéressés pour leur permettre de se dépasser ? Cela semble une hypothèse qui, pour être louable, apparaît bien théorique et surtout irénique pour ceux qui ont une petite expérience de la vie des organisations. La centralisation donne une fausse sécurité qui très vite entraîne un laxisme tel qu'il induit des dysfonctionnements auxquels on n'y fait face que par des injections massives de nouveaux crédits !.

Mutualiser les moyens, regrouper les forces n'est pas forcément l'apanage des centralisations de type assistante publique. Un fonctionnement de type coopératif et fédératif serait certainement plus judicieux à condition toutefois que cela ne suscite pas une administration plus nombreuse que l'ensemble des administrations des établissements réunis.

JM CLEMENT